mercredi 16 décembre 2009


Aujourd'hui, pas peu fier, j'ai terminé ma première composition électro-acoustique. Enfin, terminé est un bien grand mot : disons que j'ai terminé un premier jet. Des choses peuvent être revues.
Si ça peut vous paraître anodin, figurez-vous qu'une telle chose est pour moi une sorte d'évènement : avant, je ne composais qu'en électronique, et, pour être honnête, je faisais les choses un peu à l'arrache. Inclure des enregistrements acoustiques (faits avec un micro à 5€) dans ma compo m'a paradoxalement permis d'être un peu moins intuitif, un peu plus réfléchi, dans mon "travail".
Cette chanson est aussi un peu un essai. Depuis peu, je me suis trouvé une passion musicale pour tout ce qui est un peu "à côté" : à côté de la note juste, à côté du rythme juste... je trouve que l'imperfection volontaire a un charme étonnant. Ne soyez pas choqué donc pas si je chante faux, et si je suis parfois pas vraiment dans le rythme. C'est fait exprès... après, reste à voir si ça vous plaît. (:

Ha, oui, aussi : parfois, dans le track, on entend des phases de bruit (assez gênant)... Ca provient d'un déconnage de mon logiciel, au niveau d'un de ses plug-ins, que je n'arrive pas à régler...

Enfin, bon, une brève écoute vaut toujours mieux qu'un long discours pompeux :



J'aimerais savoir ce que vous en pensez, ça me ferait plaisir, et ça me permettrait d'avancer dans la compo.

vendredi 20 novembre 2009

On a tous déjà rêvé...

d'être perdu dans un immense tas de nichons.
























(Cliquotte dessus.)

(Sauf si t'es trop jeune.)

lundi 16 novembre 2009

La Grande Histoire sans fin de Nom, troisième feuillet.

Image-résumé de l'épisode précédent :

Il s'évertua dès lors à passer des nuits et des jours entiers à plonger ses pieds nus et crasseux dans la mare du jardin, prétextant devoir les laver, et s'octroyant de la sorte des centaines d'heures de repos et de tranquillité tout propices à l'élaboration de nouveaux stratagèmes machiavéliques.


Avant que la descendance de Georges ne passe au four, ce dernier avait fait la rencontre plus ou moins volontaire d'une douce prostituée hongroise, laquelle, particulièrement féconde, mit bas quatre garçons et un poulain en un seul accouchement. Le premier à avoir osé sortir son petit visage de l'utérus de sa mère fut celui qui devint le plus fort ; on le baptisa Georges Aussi, mais lui-même préférait se nommer Le Gendre. Le second, moins aventurier mais plus analyste que son aîné, reçut pour nom Georges Aussi Aussi, et le garda. Le troisième mourrut peu de temps après qu'on l'eût nommé Jean-Yves. Le quatrième fut appelé Jean-Yves Aussi, et resta nain jusqu'à sa mort. Après ces quatres accouchements difficiles, la prostituée crut au répit. Elle demanda un congé maternité qu'elle obtint rapidement, et joua aux échecs avec Georges pendant huit jours. Ce n'est qu'au bout de ces huit jours qu'elle pondit un poulain qui s'était égaré dans son ventre. Elle partit le vendre au marché, en tira un bon prix, pis termina sa partie d'échecs. Le lendemain, Georges partit avec ses trois rejetons, bien rangés dans un petit paquet bleu, et quitta la Hongrie, rejoignant ses terres natales.

Le Genre grandit donc dans la même ferme qui avait vu son père éduquer fermement son oncle. Rapidement, il développa une violence hors-normes, cassant et tuant tout de ses poings en acier. Son père n'essayait plus de l'arrêter ; ses deux petits frères non plus, étant plutôt occupés à brouter l'herbe du jardin des voisins. En les voyant, il arrivait à Georges de regretter amèrement son petit poulain, qu'il imaginait alors grand et beau, assis à un beau secrétaire de chêne, une petite paire de lunettes aux montures dorées sur les yeux, plein d'esprit et d'artistique mélancolie, en train de rédiger avec souffrance les mémoires de sa vie d'orphelin vendu sur la place du marché de Budapest. Mais aux lieu de fils spirituels, il n'avait su mettre au monde qu'un tas d'infâmes bestiaux. Le Gendre, cependant, prouva par sa carrière qu'il était le moins idiot des trois mulets.

Un jour d'automne – il avait à peine trois et deux font cinq ans – alors qu'il jouait avec Georges Aussi Aussi dans le jardin du fond, un grand imbécile venu d'on ne sait quelle contrée vînt l'ennuyer avec un tas de marchandises aussi inutiles qu'une poignée de porte en laiton ou un rasoir à manivelle, qu'il voulait vendre à bas prix. Le Gendre ne se laissa pas faire, et déccrocha dans la mâchoire du commerçant un poing assez bien dosé en force pour que le pauvre homme ne se relevât plus jamais. C'est ainsi qu'il découvrit ses talents indéniables de boxeur, puis qu'il décida d'en faire son métier ; quatre ans plus tard, il était sur le ring en compagnie des plus célèbres, qu'il abattait un par un grâce à sa fameuse droite. Il enchaînait ainsi les duels avec un appétit et une rage dignes des plus grands guerriers de notre histoire, qui le poussaient souvent à tuer ses adversaires. Personne n'osait cependant aller à l'encontre de ses violentes folies, par peur de s'y heurter dangereusement - on sait combien les hommes ont toujours préféré l'intégrité physique de leur tête à celle, instable, de leur morale.

Dans toutes les contrées traversées par Le Gendre, il n'avait existé qu'un idiot capable de le mettre à terre. Cet idiot-là s'appelait Henry, était fort élégant, et appréciait boire une coupe de Saint Emilion Troplong Mondot 2006 après chacune de ses parties de dames. Après une grande soirée de déléctations en tous genres, tenue en sa gigantesque demeure toute palquée or, où il avait connu la malchance d'abuser aussi bien de vin que de femmes, il entendit toutes les rumeurs qui circulaient alors sur Le Gendre, et eut par-là la bonne idée de se dresser debout sur une table, de brandir son verre vers le plafond, et de hurler de toute sa voix des insanités en tous genres sur le boxeur de renommée mondiale, disant qu'il ne valait rien de plus que le dernier des bourreaux ardéchois, à tuer tout le monde comme ça, sans manières, et que s'il était ce boxeur, il se serait de honte sectionné les poings depuis longtemps, ces poings qui avaient provoqué impunément la mort non-méritée d'au moins un quart de notre noble pays, non mais vous vous rendez compte, un quart, et des pauvres hommes en plus, qui avaient dû ruiner leur famille en frais d'obsèques, et ce sale môme au nom ridicule continuait à frapper tout le monde sur son passage, répandant le sang des autres partout sans songer à la pureté du sien, et que sa mère, qu'on disait pute, avait une tâche bien plus respectable que lui, car elle au moins sauvait quelque chose : le coeur des hommes perdus, et qu'il irait voir ce boxeur dès que possible et que ce dernier devrait se confesser à ses pieds en bonne et due forme, sinon quoi il prendrait dans l'arrière-train quelques charges du fusil coupé qu'il cachait sous son oreiller. Le pauvre ivrogne avait oublié que parmi tous ses invités se trouvait Le Gendre, qui passait par là pour disputer un match avec un tigre du Bengale galeux qu'on avait attrapé au Japon. Le boxeur, impassible, s'approcha doucement de la table sur laquelle s'était dressé Henry, et, posément, lui déclara son identité : “Le Gendre, c'est moi.” Henry baissa les yeux, aperçut la corpulence bigrement hérculéenne de son adversaire, puis blêmit au point d'en faire trembler ses jambes. Pendant que les convives étaient occupés à rire de la drôle de situation dans laquelle leur hôte s'était fourré, Le Gendre montait tranquillement sur la table pour se mettre en face de l'idiot, qui essayait vainement de se rattraper en chantant des prières musulmanes. Le poing dévestateur du fils de Georges allait surgir, quand, pris de panique, Henry se jeta sur lui, le rouant d'une centaine de coups affreusement peu puissants. Mais, par le hasard le plus providenciel, l'un de ces coups atteingnit les énormes testicules du boxeur qui s'étalla sur la table, et régurgita toutes les huîtres de son repas sur la belle nappe de soie blanche. Ces dernières, s'étonnant d'une libération si peu espérée, se mirent à respirer de toutes leurs forces à travers le peu d'eau de mer qui restait piégé dans le vomi du Gendre.

Haha ! s'exclama Henry qui avait repris sa vigueur alcoolique, tu fais moins le malin, maintenant !” En effet, le pauvre athlète, défait, faisait moins le malin. Henry, maintenant du pied une certaine pression sur les parties de l'homme abattu, lui fit sur-le-champ se confesser en bonne et dûe forme. Pour se libérer, Le Gendre dut même inventer quelques péchés, ce qui fut long et laborieux, étant données ses faiblârdes capacités imaginatives. Cet épisode, en plus de sidérer les invités de la fête qui n'osaient plus bouger et qui cassaient des verres de stupeur, changea la vie du Gendre qui se reclut pour ses dernières années dans une maison de campagne au bord du Verdanson, et mourut deux ans plus tard.

Si la descendance de George se partagea honteusement entre le mutisme imbécile et la rage meurtrière, on ne sut jamais ce qu'il advint de celle de Nom, pour la bonne raison qu'on ne sut jamais s'il en eut une, pour la bonne raison qu'on ne sut pas s'il était mort lors du précédent épisode. Mais par bonheur pour vous, chers lecteurs, je ne m'inclus pas dans ce “on”, pronom trop impersonnel s'il en est, et vais continuer de vous conter la Grande Histoire sans fin de Nom, qui jusque-là était connue de la majorité de la population terrestre, mais qui, depuis-là, ne l'est plus.

jeudi 5 novembre 2009

La Grande Histoire sans fin de Nom, deuxième feuillet.

Image-résumé de l'épisode précédent :

C'est ainsi que le contenu de son estomac se déversa au pied
des chaussures en cuir noir rescemment lustrées de son frère aîné
lorsque celui-ci, impassible, lui anonça l'arrivée à la maison
d'une machine à écrire.


Georges – car tel était le nom du grand frère de Nom – n'était pas très rassurant. Rien ne le prédestinait aux noblesses de l'écriture, hormis son goût prononcé pour les haricots blancs au beurre, que l'on disait à l'époque met favori des tailleurs de costumes en lin, et des écrivains.

La petite taille de Georges, et son faible poids à la naissance, lui valurent son affreux prénom, choisi par son père en référence à une de ses lointaines connaissances qui, après s'être fait raboter les jambes par un chirurgien-dentiste, était tombé dans une profonde phase d'anorexie de laquelle il ne fut tirée que par la bienveillance quelque peu douteuse de sa jument de course qui s'appelait Pamela. Évoluant dès ses premiers jours dans la haine indicible qu'il cultivait sans relâche envers son baptiseur, le petit enfant ne pleura que deux fois : quand on lui remit son passeport, puis quand on lui refusa un changement d'identité qu'il avait pourtant supplié de toutes ses mains et de toute sa dévotion. Ainsi ne se conforma-t-il à l'éducation pénible et rigoureuse de son géniteur que pour mieux fomenter l'exil de ce dernier. Un soir, alors que l'hiver s'éternisait depuis quatre ans déjà, n'ayant jamais permis à Georges de voir autre chose que de la neige, le bambin décida, grâce à toute la précoce clairvoyance que lui avait accordé on ne sait qui – mais certainement pas Dieu – de déterrer sa flasque de Bourbon, seul cadeau de naissance qu'il eut reçu, puis d'en remplir discrètement le verre de son père déjà attablé. L'homme, aussi peu crédule qu'attentif aux maligneries d'un gamin de quatre ans, but son breuvage d'une traite, sans s'étonner de sa texture. Quelques minutes plus tard, il s'en fut, par un miracle bien orchestré, s'insérer allègrement dans sa femme aux seins déjà flasques, produisant irrémédiablement l'amas cellulaire à l'origine de Nom. C'est ce jour précis que Georges découvrit l'étendue de sa diabolique imagination, et de tous les pouvoirs qui en découlaient. Il s'évertua dès lors à passer des nuits et des jours entiers à plonger ses pieds nus et crasseux dans la mare du jardin, prétextant devoir les laver, et s'octroyant de la sorte des centaines d'heures de repos et de tranquillité tout propices à l'élaboration de nouveaux stratagèmes machiavéliques. On lui reconnaît aujourd'hui l'invention de la Farce de Maître Pathelin, de la Solution Finale et d'autres œuvres destructrices majeures comme le Krach Boursier de 2008 ou la Grippe A. Il obtînt en 2084 le Prix Nobel du Foisonnement Empirique d'Idées de Plans Diaboliques, qu'il refusa pour la bonne raison qu'il voulait celui de la Littérature – qui, je le rappelle pour mes lecteurs, n'existait plus depuis bien longtemps à cette époque, substitué en 2010 par celui du Petit Doigt de Pied le Plus Impressionnant. C'est aux côtés de la mare du jardin que Georges développa un amour inconditionnel pour les animaux, notamment pour les grenouilles dont il appréciait, selon ses dires, “la forme verte, la couleur gluante et la texture arrondie sur le dessus”. Il faisait évidemment exprès d'intervertir ainsi ses substantifs et ses adjectifs, pour, disait-il encore, “qu'ils ne s'habituent pas trop l'un à l'autre et ne me fasse des rejetons qu'il faudrait vendre, ou bien noyer”. Il s'habitua ainsi, peu à peu, aux habitudes des mots, connaissant les goûts et les fréquentations de chacun, mais aussi les maladies qu'ils étaient susceptibles d'attraper, et leur vilaine façon de toujours rester sur le bout de sa langue, au lieu de venir dans sa tête quand il le leur demandait gentillement. Il apprit à les répartir de manière équitable, voire indiscutable, sur ses feuilles de papier. Après le départ de son père, il décida d'acheter un nouvel encrier, plein d'une encre noire qui lui donnait l'impression de percer son parchemin à chaque lettre. Il n'avait alors atteint que son unième fois dix puissance un printemps, et parachevait l'éducation de son petit frère aux yeux jaunis par un foie déjà défectueux. Revenant du magasin d'encriers avec son nouveau bijou, il rencontra, au détour d'une maison de brique – dans laquelle se trouvaient trois petits cochons – une merveilleuse folâtre au corps d'albâtre, nue et coquine sous le voile de sa virginité. Celle-ci le saisit d'une telle force, et d'une telle hardiesse, et à un tel endroit, qu'il ne put empêcher l'encrier de choir. Lorsqu'il revint à la maison, l'échine toute pliée par la honte et l'incertitude à la fois, sa mère le soupçonna d'être allé fumer du tabac froid avec les petits voisins de droite, mais il lui conta son aventure avec une telle prose, et une telle précision, et d'un tel ton, qu'elle lui répondit simplement qu'il venait de subir une “masturbation”, et qu'il en avait, de la chance. Agaillardi par ce nouveau mot si riche, aux sons si variés, il conserva le petit encrier noir jusqu'à la fin de sa vie, le gardant pour les occasions, et se mit à écrire de plus en plus d'histoires en tous genres, ne se limitant ni dans le style, ni dans l'ortographe qu'il avait depuis peu appris à nier.

Le fameux jour du catalogue et de la machine à écrire, son petit frère était dans la cuisine, suspendu à la barre du rideau de douche, et s'amusait à réciter des leçons, puisqu'il ne faisait que ça, sauf quand il décidait de manger, de boire ou de dormir. Ne se souvenant plus de la maxime cent vingt-trois de La Rochefoucault, qui, pour tout vous avouer, n'a aucun intérêt, il décida de se décrocher de son perchoir afin de mieux quérir Georges, et de lui tirer un quelconque renseignement sur cette maxime cent vingt-trois, qui parlait vaguement, si son souvenir était bon, de flatterie. Nom avait remarqué à quel point les yeux de son aîné s'illuminaient quand il se mettait à réciter la cent vingt-trois, et pensait par là que Georges devait cacher une passion pour La Rochefoucault, passion explicable par le point commun qu'ils partageaient indéniablement : la laideur de leur nom. En réalité, les yeux de Georges brillaient parce que la cent vingt-trois lui rappelait les vertus de la masturbation partagée. Le benjamin était donc à la recherche de son grand frère, mais il avait beau parcourir la maison en long, large, travers, dessus, dessous, travers encore, un peu de long supplémentaire, haut, bas, droite, gauche, attention devant, il ne le trouvait pas, pour la simple raison que Georges était en train d'aller poster son bon de commande. Quand ce dernier revint en courant, haletant et suant, Nom l'accueillit avec une joie rapidement atténuée par celle, plus inquiétante, de son frère. S'en suivit l'histoire que vous connaissez déjà ; vous savez, celle du vomi. Puis, à la question existentielle et pleine d'anxiété de son petit frère, Georges répondit par l'affirmative. Se vidant à nouveau, mais sur la pompe droite cette fois-ci, Nom perdit connaissance, et on ne sut pas vraiment s'il était mort, et on ne connut pas vraiment les raisons mystérieuses de sa grapheusophobie.

mercredi 4 novembre 2009

Un peu de son.

Comme souvent, et comme beaucoup de monde, j'ai du boulot pour le lycée. Comme souvent, et comme beaucoup de monde, je peine à m'y mettre.
Merde, comprenez-moi ! Il y a tant de choses, partout, qui éveillent tellement plus ma curiosité et attirent tellement plus mon attention qu'un rébarbatif devoir d'histoire-géo... Tiens, à peine j'écris ça que mon regard se fait happer par le boîtier de mon violon, nonchalamment étalé sur le bord de mon lit. Ô, Seigneur, si t'es sage je te donne un gâteau : arrête de me tenter ainsi ! Fais-moi me concentrer sur les inévitables questions auxquelles je dois répondre pour vendredi ! Il m'écoute pas.
Tant pis ! tant pis. C'est pas ma faute. Je vais devoir me résigner à demi-glander, en attendant que quelqu'un ou quelque chose me donne un peu de courage. Et, autant utiliser cette glande, un minimum, en la partageant... Non ?...
Bref, voilà ce que je fais, quand je fais rien :



Excusez la mauvaise qualité sonore. Mon micro vaut 5€.
Et ne vous moquez pas de moi ; je sais pertinemment que je suis ridicule dans ce fichier audio. Saluez plutôt la force surhumaine grâce à laquelle j'ai pu vaincre ma honte et diffuser cette connerie aux oreilles de tout le monde.

Sinon, pour en venir à la musique en elle-même, il est vrai que ce que je vous fait écouter là est très court, mais mon but n'était pas de composer un morceau. Je teste juste les possibilités que peut offrir la superposition de pistes en violon, l'ouverture que ça offre à l'improvisation, etc. Je suis loin d'être le premier à expérimenter ça ; c'est aussi vieux que les technologies musicales. Il existe d'ailleurs un artiste que j'apprécie pas mal, qui utilise entre autres ce procédé, pour faire des musiques électroniques sympa : c'est Chapelier Fou (son Myspace ici : http://www.myspace.com/chapelierfou).

vendredi 23 octobre 2009

La Grande Histoire sans fin de Nom, premier feuillet.

Je vous avez promis d'écrire, je le fais donc.
Vous décèlerez certainement, mes chers lecteurs dont la pertinence ne laisse plus de doutes, un style s'apparentant à celui de García Márquez mélangé à du Jarry, dont j'ose ouvertement m'inspirer, non sans honte ni fierté.

Nom n'était pas très téméraire. Le moindre élément qui s'éloignait du parcours habituel de sa petite vie campagnarde lui faisait perdre ses moyens. C'est ainsi que le contenu de son estomac se déversa au pied des chaussures en cuir noir récemment lustrées de son frère aîné lorsque celui-ci, impassible, lui annonça l'arrivée à la maison d'une machine à écrire. N'importe quel être censé, sur cette planète pourtant bien étrange, ne saurait être effrayé par un ensemble de métal pesant, en tout et pour tout, quelques kilos peu dangereux. Mais Nom ne figurait pas parmi la liste des êtres censés de notre astre.

Son enfance avait débuté alors que sa mère, au visage émacié et raidi par une grossesse difficile, venait de pousser un cri rauque, révélateur malgré lui d'une détresse morale suintante, et se faisant entendre de si loin que certains météorologues chinois crurent qu'il allait venir un orage. En fait d'orage, ce fut Nom qui vint, au creux des bras encore imberbes de son frère, dont les yeux venaient de perdre toute candeur face au béant spectacle que lui offrait sa génitrice. Le nourrisson, grandissant vite, développa sa première dent très tôt, et découvrit inévitablement les soucis que lui causaient cette dernière en matière d'hygiène buccale. Voulant en avertir sa mère de la façon la plus courtoise possible, il laissa s'échapper sans le vouloir le même hurlement qui alarma, à sa naissance, l'humanité toute entière ; cette fois-ci cependant, les Chinois ne se firent pas duper et n'annoncèrent pas l'orage – mais peut-être un tremblement de terre, disait-on dans tout Pékin. Sa mère crut par là, démontrant l'étonnante simplicité de ses schémas neuronaux, que ce cri était en quelques sortes leur blason familial, version sonore, et demanda à Nom de s'en souvenir toute sa vie pour l'enseigner à ses enfants, aux enfants de ses enfants, aux enfants des enfants de ses enfants, et ainsi de suite, procurant à l'arbre généalogique tout entier le pouvoir d'emmerder les Chinois en cas de guerre interraciale. Nom s'en souvint effectivement toute sa vie, mais la mère détruisit l'ensemble de sa descendance en la faisant cuire au four, juste avant sa propre mort qu'elle essayât de rendre tragique, mais qui fût vraisemblablement un fiasco médiatique, à en entendre les grandes têtes de la presse française. Nom avait été élevé par son frère, qui avait été élevé par son père dans un esprit de plus juste et de plus raisonnable droiture. Lorsque le père en question avait fui, quelques sept mois avant la naissance de Nom qu'il n'avait désiré que pendant quelques heures, sous l'influence d'un bourbon de cinq ans d'âge, le frère s'était peu à peu dévergondé, quittant avec audace les fins sentiers de terre battue que lui avait confectionné son pater familias. Il se rappela cependant de chaque précepte de son éducation, afin d'endoctriner proprement le petit benjamin, qu'il décida lui-même de baptiser Nom, en référence à la beauté de la langue française qui, selon lui, avait déjà tout choisi, de sorte que personne n'avait besoin d'y rajouter quoi que ce soit – surtout si ce quoi que ce soit était un nom propre. Il m'autorisa tout de même l'utilisation du N majuscule, par commodité pour mes lecteurs potentiels. Nom avait donc grandi ainsi, entre les engueulades de sa mère pourrie par le temps, et les leçons d'orthographe de son frère lui demandant parfois d'écrire des histoires cochonnes pour aller les montrer à la matrone, qui se hâtait alors de lui foutre une bonne flanquée à coup de rouleau à pâtisserie, et d'en mettre quelques unes dans le visage de Nom quand elle reconnaissait son écriture. Quelques fois aussi, son frère l'avertissait de l'infâme sonorité du mot “croûte”, et lui déblatérait le corollaire selon lequel l'acte de mettre des croûtons dans sa soupe était tout bonnement satanique, du fait du suffixe “on” qui supposait la vulgarité et la grosseur de “croûtes” déjà corrompues par les griffes du démon.

Tout se passait donc très bien dans le meilleur des foyers possibles, jusqu'à ce que Nom apprenne qu'une machine à écrire voulait y épancher le contenu de ses bruyantes mécaniques. Il devait alors atteindre sa racine carrée de quatre-vingt unième année, tandis que son frère avait fêté son septième au carré anniversaire au mois de juin 2 après Jésus-Christ. Celui-ci venait d'entrevoir, dans un catalogue de publicité, le schéma de cette splendide invention qui promettait quelque chose de tout à fait allemand dans sa conception, et de tout à fait juif dans son prix, ce qui ne laissait aucun doute quant aux intentions diplomatiques de son auteur, piégé entre les deux versants de la deuxième Guerre Mondiale. Le jeune adolescent, tout émoustillé, se rendit sans plus attendre à la page du bon de commande, écrivit dessus son nom, son prénom et son adresse avec son encre porte-bonheur – celle dont il avait fait tomber l'encrier par mégarde lors de sa première masturbation – et mit le tout dans une enveloppe vert bordeaux, qu'il lança nonchalamment dans un bureau de Poste. Les postiers, ne sachant vraisemblablement pas de quelle encre cette missive était écrite, l'engueulèrent un petit peu, mais plus rien, désormais, n'était à même de gâcher la jubilation intérieure du jeunot. Marchant rapidement, tout de joie, il revint au bercail, faire l'annonce d'un nouveau venu à son petit frère, qui l'accueillit susditement ; il ne froissa pourtant que le beau cuir noir des souliers de son aîné, le bonheur et la hâte de celui-ci étant on ne peut plus invincibles.

Remis de l'horrible vision auquel il était soumis alternativement par les malicieux morceaux de carotte qui viraient au violacé et le luisant liquide jaunâtre qui enrobait le tout, fruit d'un repas pourtant délicieux, Nom exprima avec franchise, et à plusieurs reprises, les raison de sa fortuite régurgitation : “Merde alors, s'exclamait-il, tu vas devenir écrivain ?”

jeudi 22 octobre 2009

Et la préhistoire, c'est de la merde.

Allez, une petite, avant de passer aux choses sérieuses.
(On clique eud'sus pour voir sans lunettes.)

mardi 13 octobre 2009

L'architecture, c'est en carton.

Comme certains d'entre vous le savent, je me destine tout droit vers des études d'architecture, qui, ne se contentant pas de me fournir un alibi utile lors de tout interrogatoire portant sur mon supposé "avenir", s'annoncent aussi palpitantes, du fait que j'y porte un véritable intérêt. Si vous avez survécu à cette phrase, je rajouterais que depuis peu, je tente de me documenter sur l'art susdit afin d'acquérir une culture architecturale embryonnaire qui plus tard, je l'espère, saura se développer.

Sur ce, rassurez-vous, j'en viens au fait : nous étions encore en plein été, à la fin du mois d'Août, quand, reposé sur une étagère de pin, un livre attira mon attention ; un livre d'une quinzaine de centimètres sur une vingtaine, en papier glacé à l'odeur de nacre un peu acidulée, écrit par Sophia Vyzoviti en langue anglaise, et majestueusement intitulé Folding Architecture - Spatial, Structural and Organizational Diagrams, que vous traduirez aisément. Ces détails étant sans importance, son contenu l'est beaucoup moins. En effet, il traite, vous l'aurez certainement compris, des relations entre l'architecture et le pliage... de papier.
Oui. De papier.

Que croyiez-vous donc, lecteur attentif ? Que l'architecte n'était qu'un pion dans l'échiquier d'une construction ? Qu'il ne savait que se concentrer sur des feuilles A2, crayon et règle en main, et tracer des plans bidimensionnel d'un intérêt aussi fonctionnel que limité ? Vous vous trompiez. L'architecte est avant tout un artiste. De ce fait, il franchit avec allégresse toutes les frontières supposées de son métier, s'aventurant courageusement dans les méandres de concepts beaucoup plus subtils, afin d'y puiser une inspiration potentielle.
Ainsi, cette chère Madame Vyzoviti affirme que notre bonhomme saura trouver, en pliant des bouts de carton, un "processus génératif, en design architectural, essentiellement expérimental : agnostique , discontinu et sans dessus-dessous" (je n'ai pas compris en quoi il s'agissait d'un processus agnostique, mais cette Sophia à l'air un peu tarée sur les bords, ndlr). Bref, pour simplifier, plier n'est pas trouver, mais chercher, chercher l'inspiration dans des choses nouvelles et inattendues.

Pour rendre les choses plus claires, partons d'une feuille de papier cartonné A5. Une de celles-ci, par exemple :Joli, n'est-ce pas ?
Bien. La feuille est, évidemment, un plan rectangulaire. En suivant les pas de Madame Vyzoviti, l'architecte plieur en herbe aura pour objectif de modeler ce plan en une ou plusieurs structure(s) tridimensionnelle(s) de son choix, à l'aide d'opérations aussi simples que variées : plier, déplier, replier, coller, tordre, écraser, couper, découper, déchirer, enrouler... le but étant de ne pas arriver à ça :En effet, même s'il voue une passion démesurée envers les éléphants, l'architecte plieur va, pour s'inspirer, tenter de former des structures simples et hasardeuses, voire répétitives, qui orienteront sa réflexion, plutôt que de faire coller son pliage à une idée d'origine - ce qui s'appellerait, tout simplement, faire une maquette.

Sur des patrons de découpage très simples, il pourra obtenir des choses hasardeuses et très intéressantes, comme les exemples suivants, conçus par mes soins :

Un découpage relativement simple de la feuille cartonnée.

Des exemples de structures issues du même patron
à quelques découpages près, de la plus simple
à la plus complexe.


Bien évidemment, ces structures n'ont pas d'utilité directe, ni concrète. Elles ne font que diriger le travail du créateur.
Le pliage d'une feuille de papier sans le moindre découpage peut aussi, quelques fois, aboutir à des motifs structurellement intéressants par leur complexité, issue d'un plan pourtant simple :

Cette structure répétitive provient du pliage
d'une simple feuille de papier, sans découpage, collage...


Bien sûr, il est aussi possible de s'orienter vers des modèles plus proches de la maquette, et suivant de plus près la fantaisie imaginative du créateur :

Le premier qui critique ma fantaisie imaginative,
je le fais prisonnier politique à coup de lattes.


Bref ! Vous voyez que par cette voie, on a beaucoup de moyens de s'amuser et de développer des outils d'inspiration sans trop se prendre la tête. Vous voyez aussi que la base de l'architecture, c'est accessible à n'importe quel noob capable d'utiliser ses doigts.

Maintenant, chers lecteurs, je ne peux que vous inviter à plier, déplier et replier vos feuilles de papier, à expérimenter encore et toujours plus, et, pourquoi pas, à me montrer vos créations. Je pourrais devenir riche en piquant vos idées.

lundi 12 octobre 2009

Comme Bach.

Vous l'avez sans aucun doute remarqué : mon activité bloguiale s'est brusquement arrêtée depuis fin septembre, sans excuse valable ni tentative d'explication. C'est donc honteux que je reviens écrire un mot sur ma page, le visage empourpré par la culpabilité, la bile noircie par le temps perdu, et l'haleine souillée par du fromage de chèvre.
Qu'en est-il de votre fidélité, chers lecteurs ? Vous qui jadis mettiez ma page en favori, puis tapotiez inlassablement sur F5, attentifs à la moindre et précieuse mise à jour de ma part ? Je suppose avec tristesse que votre index s'en est lassé, faisant de ce site un des innombrables morts-nés mis bas par mon esprit chevrotant.

Lecteurs ! Il n'est pas trop tard pour s'y remettre, car je le fais moi-même. Et pas pour que dalle : je prépare, en ce moment même, un article tout croustillant qui devrait vous plaire.

Heu... par contre, heu... Ce soir j'ai pas le temps de finir...

lundi 14 septembre 2009

La panne de l'écrit vain.

Ce soir, y a rien à faire : j'essaye d'écrire, de dessiner, de trouver des idées, j'essaye de produire, de créer, mais rien ne sort. Et vous savez combien je déteste les articles délayant des pâles excuses censées justifier la panne de l'écrivain dans une soupe de mots dégueulasses et mal choisis.

Que faire alors ? (Question pour le moins existentielle, notez.)
Voltaire me dirait de cultiver mon jardin. Merde, mec, j'ai que quatre plantes en pot.
Socrate me dirait de fermer ma gueule, mais j'ai une intégrité, moi, oh.
Quant à ma chaise de jardin, à qui je fais vraiment confiance, elle ne répond pas à mes questions maintes fois réitérées.

Que faire alors ? (Question pour le moins déjà posée, notez.)

...

Je tourne en rond, m'épuise, mais puise peut-être un peu d'inspiration, au passage, d'un pas sage.

...

Il ne me reste plus qu'une chose à faire ; me confesser : depuis 20h30, j'ai déjà fait trois essais de début d'article. Je les hais tous. Je ne les terminerai pas. Mais pour vous, chers lecteurs attentifs, je vais les dévoiler.
Quoi de plus intéressant que l'analyse d'un travail non terminé, d'une ébauche abandonnée, d'un texte honteux et désolé ?... Beaucoup de choses. Certes. Emmerdons alors tout intérêt et moquons-nous de mes pauvres déboires textuels :

Le premier essai est une introduction. Je voulais écrire quelque chose après, mais j'ai réalisé que c'était nul.

" Le but originel de ce blog, souvenez-vous-en, était de vous dévoiler ma vie textuelle. Chose que je n'ai pas encore faite ; honte sur ouame. En temps ordinaire, je vous aurais autorisé à me mettre une claque renversante, mais aujourd'hui, un sale torticolis me chatouille la nuque.
Bref, vous l'attendiez tous et le voici :
"

Je sais pas vous, mais moi ça me fait marrer, de m'être arrêté là.

Le deuxième essai est un début de pauvre bédé, qui se plaint de la vie, comme toutes les bédés nulles. Quand je me suis aperçu que ce que j'étais en train de faire était une pâle reproduction d'un scénario revisité un petit million de fois au cours des âges modernes, j'ai tout de suite interrompu mon coup de crayon.



Le troisième essai est un début de poème illustré, qui fait parler un saumon dépressif de pisciculture scandinave.


La vie ?...

Bref, tout ça n'a aucun sens, car rien n'est terminé. Mais, tant qu'à ne rien avoir pu produire correctement, autant vous avoir montré pourquoi. Non ?...

...

Alors cassez-vous au lieu de me lire.

mercredi 2 septembre 2009

Les boîtes d'allumettes vides, c'est magique.

Aujourd'hui, je vais vous parler d'un objet à l'allure modeste mais à l'utilité plus que surprenante : la petite boîte d'allumettes vide.


Hé oui, ce curieux artefact vous paraît bien anodin, pourtant la liste des choses qu'on peut faire avec s'étend sur quelques kilomètres, sans exagérer. Voyez plutôt :
  • On peut la glisser dans sa poche.
  • On peut mettre des pièces dedans.
  • On peut utiliser le carton pour démarrer un petit feu.
  • On peut la collectionner si y a un joli motif dessus.
  • On peut l'offrir à son petit cousin.
  • On peut se moucher dedans, même si je le déconseille (pour avoir essayé).
  • On peut la sentir, ça sent bon.
  • On peut tapoter dessus avec ses doigts.
  • On peut faire un appareil photo avec.
Et j'en passe beaucoup.
Seulement je sais, chers lecteurs, qu'à la seconde où vos yeux se sont posés sur le dernier élément de cette liste, ils se sont écarquillés, tout mouillés de curiosité, et c'est normal, sauf si vous en avez rien à foutre.
"QUE QUOI ?!", lancera alors le joyeux luron, tout étonné de savoir qu'il est possible de capturer des images avec un simple parallélépipède rectangle de carton mou. Je lui répondrai : "Oui, oui monsieur ! il est possible de fabriquer un appareil avec une boîte d'allumettes, mais à condition d'aimer les photos dégueulasses", et j'aurai raison, pour une fois. Avec deux petites pellicules 35mm habituelles, des chouettes ciseaux à bouts ronds (pour pas se couper), un bout de canette, du scotch, une aiguille et l'aide d'un adulte, cette métamorphose est possible. On arrive alors à ce genre de trucs :


Tadam ! C'est pas joli ? ... Bon, c'est vrai, c'est moche.
Mais ne vous attardez pas sur l'aspect esthétique de la chose, car, comme le dit si bien kek à travers son idole Pierre de Coubertin, "on ne peut rien juger sur l'apparence, sauf Jean Sarkozy, qui m'a l'air d'être un sacré connard". Il ne s'agit pas ici de Jean Sarkozy, donc tout va bien.

Regardez plutôt ce que ça donne, en termes de qualité photographique :





(Un petit clic sur chaque image et ça apparaît en plus grand, c'est pas chouette ?)

Hé oui, chers lecteurs, vous l'aurez deviné avec vos yeux , c'est... pourrave. Dégueulasse. Ouais ouais. Mais ne l'oubliez pas, faut pas trop lui en demander, à la boîte. Déjà, elle veut bien prendre des images, c'est pas mal, non ?
Enfin bon, les fuites de lumières, les flous et autres déformations donnent à la photo un aspect plus ou moins artistique, incertain, qui a son charme, je trouve. Et c'est l'essentiel. Après c'est sûr, c'est la première fois que je fais ce genre de trucs, et ça demande perfectionnement. En tous cas, ça reste plutôt intéressant...

Pour les curieux, voici un tutoriel. À vos pellicules, les enfants.

mercredi 26 août 2009

Le cycle de la vie

On a vraiment une vie de merde, quand on a 18 balais et qu'on traîne encore chez ses vieux.

mardi 25 août 2009

Petit message sans intérêt...

... tout simplement pour vous signaler que, moi aussi, j'ai investi dans un aquarium, au cas où certains d'entre vous s'ennuieraient en me lisant. Vous pouvez cliquer pour nourrir les poissons , mais n'oubliez pas : ils peuvent très facilement mourir de sur-nutrition. Et les humains aussi.

Petite réflexion

Depuis quelques jours déjà, le bordel dans ma chambre devient un peu trop envahissant. Et depuis quelques jours déjà, le bambin bien organisé que je (ne) suis (pas) se doit de fiche ces monceaux d'ordures, de paperasse et de poussière à la poubelle, pour retrouver un espace de vie plus spacieux et plus sain.
Manquant de tout sauf de bonne volonté, ce bambin-là, un jour, se saisit d'une poignée de papiers trouvée au hasard dans le fond d'une penderie, et décida, tout amène, de la trier. Ô, malheur à cet esprit naïf qui venait alors de tomber sur une liasse de vieux, vieux, très vieux dessins et autres croquis - il faut savoir que le bambin aime, en général, regarder dans son passé, pour se souvenir de qui il n'est plus.
Bref, en gros j'ai repéré, entre autres, quatre dessins à l'encre de chine qu'à l'époque je trouvais affreux :


Réflexion faite, je ne trouve pas ces dessins affreux pour un sou. Au contraire, je les trouve plutôt intéressants, avec le recul.
Comme quoi, la création en général demande avant tout une très forte subjectivité dans sa démarche, qu'il est ensuite très dur de chasser dans son jugement - sachant aussi que le jugement est, par définition, rarement objectif.
S'agirait-il donc d'éviter de juger "à chaud", mais d'attendre quelques temps avant de pouvoir être sûr d'adopter le bon point de vue sur une création quelconque ? La question se pose, car il m'est plusieurs fois arrivé d'être trop enjoué, ou trop déçu, par ce que je venais de dessiner ou d'écrire, souvent à tort. Une autre question se pose alors : était-ce vraiment "souvent à tort" ? Quel est, au final, le plus pertinent des deux jugements : le premier, spontané, encore plein d'émotion et de subjectivité, ou le second, distancié et vierge de toute ambition ?

Et, oui, je sais, j'avais dit que j'allais créer, et voilà que je me repose déjà sur des anciens papiers... Mais au final c'est mon blog, j'y fais ce que je veux, et si vous continuez à me chercher comme ça je décide de vendre de la drogue.

lundi 24 août 2009

Alors comme ça, tu t'amuses à bloguer.

Hé oui.
Ça y est.
J'ai fait un blog.

Rentrons plus en détail dans une lamentable confession : comme tout le monde, je commence à bloguer pour une bonne raison qui est celle de se montrer ; de montrer ce qu'on fait, ce qu'on veut, ce qu'on vaut. Mais ce blog revêt aussi une toute autre utilité qui est celle de... me forcer. C'est exact. Je veux me forcer à produire des textes, des dessins, des bédés, de la musique, des trucs en tous genre qui peuvent se foutre en ligne, sans prétention aucune. Car sans support de publication (le micro-site se révélant idéal en la matière), je stagne, trépigne, manque de motivation, commence mais ne termine jamais.
Tout ne sera pas bon, c'est une évidence ; j'espère seulement que tout tendra vers le progrès.

Chers lecteurs inexistants, je vais vous révéler ma vie textuelle, en long, en large, et en travers.
Merci de votre aimable attention.