mardi 13 octobre 2009

L'architecture, c'est en carton.

Comme certains d'entre vous le savent, je me destine tout droit vers des études d'architecture, qui, ne se contentant pas de me fournir un alibi utile lors de tout interrogatoire portant sur mon supposé "avenir", s'annoncent aussi palpitantes, du fait que j'y porte un véritable intérêt. Si vous avez survécu à cette phrase, je rajouterais que depuis peu, je tente de me documenter sur l'art susdit afin d'acquérir une culture architecturale embryonnaire qui plus tard, je l'espère, saura se développer.

Sur ce, rassurez-vous, j'en viens au fait : nous étions encore en plein été, à la fin du mois d'Août, quand, reposé sur une étagère de pin, un livre attira mon attention ; un livre d'une quinzaine de centimètres sur une vingtaine, en papier glacé à l'odeur de nacre un peu acidulée, écrit par Sophia Vyzoviti en langue anglaise, et majestueusement intitulé Folding Architecture - Spatial, Structural and Organizational Diagrams, que vous traduirez aisément. Ces détails étant sans importance, son contenu l'est beaucoup moins. En effet, il traite, vous l'aurez certainement compris, des relations entre l'architecture et le pliage... de papier.
Oui. De papier.

Que croyiez-vous donc, lecteur attentif ? Que l'architecte n'était qu'un pion dans l'échiquier d'une construction ? Qu'il ne savait que se concentrer sur des feuilles A2, crayon et règle en main, et tracer des plans bidimensionnel d'un intérêt aussi fonctionnel que limité ? Vous vous trompiez. L'architecte est avant tout un artiste. De ce fait, il franchit avec allégresse toutes les frontières supposées de son métier, s'aventurant courageusement dans les méandres de concepts beaucoup plus subtils, afin d'y puiser une inspiration potentielle.
Ainsi, cette chère Madame Vyzoviti affirme que notre bonhomme saura trouver, en pliant des bouts de carton, un "processus génératif, en design architectural, essentiellement expérimental : agnostique , discontinu et sans dessus-dessous" (je n'ai pas compris en quoi il s'agissait d'un processus agnostique, mais cette Sophia à l'air un peu tarée sur les bords, ndlr). Bref, pour simplifier, plier n'est pas trouver, mais chercher, chercher l'inspiration dans des choses nouvelles et inattendues.

Pour rendre les choses plus claires, partons d'une feuille de papier cartonné A5. Une de celles-ci, par exemple :Joli, n'est-ce pas ?
Bien. La feuille est, évidemment, un plan rectangulaire. En suivant les pas de Madame Vyzoviti, l'architecte plieur en herbe aura pour objectif de modeler ce plan en une ou plusieurs structure(s) tridimensionnelle(s) de son choix, à l'aide d'opérations aussi simples que variées : plier, déplier, replier, coller, tordre, écraser, couper, découper, déchirer, enrouler... le but étant de ne pas arriver à ça :En effet, même s'il voue une passion démesurée envers les éléphants, l'architecte plieur va, pour s'inspirer, tenter de former des structures simples et hasardeuses, voire répétitives, qui orienteront sa réflexion, plutôt que de faire coller son pliage à une idée d'origine - ce qui s'appellerait, tout simplement, faire une maquette.

Sur des patrons de découpage très simples, il pourra obtenir des choses hasardeuses et très intéressantes, comme les exemples suivants, conçus par mes soins :

Un découpage relativement simple de la feuille cartonnée.

Des exemples de structures issues du même patron
à quelques découpages près, de la plus simple
à la plus complexe.


Bien évidemment, ces structures n'ont pas d'utilité directe, ni concrète. Elles ne font que diriger le travail du créateur.
Le pliage d'une feuille de papier sans le moindre découpage peut aussi, quelques fois, aboutir à des motifs structurellement intéressants par leur complexité, issue d'un plan pourtant simple :

Cette structure répétitive provient du pliage
d'une simple feuille de papier, sans découpage, collage...


Bien sûr, il est aussi possible de s'orienter vers des modèles plus proches de la maquette, et suivant de plus près la fantaisie imaginative du créateur :

Le premier qui critique ma fantaisie imaginative,
je le fais prisonnier politique à coup de lattes.


Bref ! Vous voyez que par cette voie, on a beaucoup de moyens de s'amuser et de développer des outils d'inspiration sans trop se prendre la tête. Vous voyez aussi que la base de l'architecture, c'est accessible à n'importe quel noob capable d'utiliser ses doigts.

Maintenant, chers lecteurs, je ne peux que vous inviter à plier, déplier et replier vos feuilles de papier, à expérimenter encore et toujours plus, et, pourquoi pas, à me montrer vos créations. Je pourrais devenir riche en piquant vos idées.

3 commentaires:

  1. "Je pourrais devenir riche en piquant vos idées." technique utilisée actuellement par la majorité des architectes sur le devant de la scène.
    Ton troisième on dirait le musée guggenheim de bilbao.
    Jvais essayer d'en faire un de ces pliages à la con, j'ai pas envie que tu prenne de l'avance sur moi en archi.

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  2. j'ai le plan et le matos pour faire ça :
    http://www.youtube.com/watch?v=OHhDFwSRZoE&feature=related
    (ça marche pas le copier/coller dans ce blog de m?)
    je descends ça ce we si tu veux
    boslan

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  3. Apparemment le copier/coller marche pas dans les commentaires, et ça fait chier.
    Sinon, c'est vachement intéressant comme pliage vu que ça rajoute la variable temps (= mouvement). Donc ouais descend tout ça, j'aimerais voir comment ça fonctionne concrètement.

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