samedi 5 mai 2012

Putain de merde

Ce soir, par le hasard qui fait les choses, j'ai vu une fille.
Je lui dis que moi et mes amis, là, derrière, sommes des artistes. Elle me dit qu'elle est avocate. Son amie la reprend, elle acquiesce. Elle est psychothérapeute, non, elle est psychiatre. « Psychiatre ? », je lui dis, « oui, addictologue, en fait », elle me répond. 
« Tu me filerais du Valium alors ? 
– Non, par contre je peux te vendre de la MD. 
– Ah, tu vends de la MD.
– Ouais, mais j'en vends juste à UN seul événement, et c'est... bah tiens, t'as de la chance parce que c'est ce dimanche, là. C'est sur une péniche, dans une boîte, je sais pas si tu la connais...
– Tu vends de la bonne MD ? Je suis sûr que t'en vends pas de la bonne. 
– Ah si si, je la prends moi-même alors je sais, c'est de la bonne.
– T'es sûre ?
– Ouais. J'en prends pas mal, mais bon, pas trop, genre un par... mois.
– Tu te fais des paras de combien ?
– Hein ?
– Tu te fais des paras de quelle dose ?
– Bah je sais pas, je dirais – pas un milligramme quand même parce que ça fait beaucoup mais...
– Des paras de 0,2 ?
– Non. Plus. Bah tu vois, genre je prends un para de 20 euros – je la vends 20 euros – et je le divise en trois, tu vois, genre, trois bons.
– Ouais tu fais des paras de 0,33.
– Non, plus, plus.
– Bah tu vends un G à 20 euros et tu le divises en trois.
– Ouais voilà. Et genre un para c'est, ouaaaah, c'est franchement ouf. Tu vois j'ai des potes qui en prennent genre deux fois par semaine de la mienne et ils on franchement aucun problème, ça leur fait rien – c'est de la bonne MD. Et genre 20 euros ça va nan ?
– Bah ouais, ouais, si tu vends un gramme à 20 euros c'est plutôt cool... Et, par hasard, si t'as des potes qui cherchent de la DMT, j'en vends.
– Oulaaah, non non pas ça. Haha. Moi c'est juste MDMA, MDNA, MDF, mais genre heu...
– Tu veux dire MDA ?
– MDA ? Mais c'est EXACTEMENT la même chose que la MDMA.
– T'es sûre ?
– Ouais c'est la même chose. C'est mon frère qui me les sort direct du labo alors je sais.
– Ouais, ouais.

La conversation se fait happer, des potes à elles lui parlent. Le tête à tête devient un petit regroupement. Je n'écoute pas ce qui se dit, mais je la vois un moment moins occupée par la discussion. Vicieusement curieux, je tente :
« Si je te dis méthoxétamine ? 
– Ah non non, moi je dis pas ça moi. Je prends pas ça moi.
– Ah ouais mais pourquoi ?
– C'est classe C.
– Classe C ?
– Ouais, y a des classes pour la drogue, tu sais pas ?
– Vas-y, explique-moi.
– Ouais je t'explique : classe A, c'est tout ce qui est cannabis, haschisch, shit, etc. Après t'as la classe B c'est l’ecstasy, amphétamines. Et classe C c'est tout ce qui est au dessus, LSD, héroïne, coke...
– Et en quoi tu peux dire que la méthoxétamine c'est classe C ?
– Bah c'est de la méthamphétamine c'est classe C.
– Non ça a rien à voir.
– Si, c'est une meth. C'est des meths.
– Ouais okay. »
Une pote à elle intervient : « Franchement j'aime pas quand tu dis n'importe-quoi comme ça sérieux... » ; la fille lui répond qu'elle ne comprend pas. « Mettre ensemble l'héroïne et la coke sérieux tu peux pas.» Je la saisis par l'épaule et lui dis : « ouais, je suis d'accord avec toi ». La pote ne fait pas attention, elle insiste : « Tu dis n'importe-quoi ça m'énerve. » « Mais c'est classe C, c'est tout, c'est ensemble. » – j'insiste aussi : « Je suis d'accord avec ta pote. » ; la pote continue : « Arrête, arrête de dire des conneries. »
Moi de lancer un petit « bon », concluant.
La pote qui met sa veste et se casse.

Ça ne discute plus trop, et la première fille ne comprend pas. « Elle va bien ?... J'ai dit quelque chose qui fallait pas ou quoi ? »


1 commentaire:

  1. CLASSE C NEGRO, CLASSE C. Dis lui que sa classe C contient quasiment toutes les drogues si elle met dedans tout ce qui est substitué avec un groupe methyl. Ahah.

    De toutes les façons, vaut mieux en rester à la classe A, sinon c'est l'escalade. KEEP IT SAFE.

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